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La statistique canadienne en 1879

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Image daguerréotype des décombres après l'incendie de la brasserie de la famille Molson à Montréal

Jusqu’en 1879, 12 éditions du Year Book and Almanac of Canada: Being an Annual Statistical Abstract of the Dominion and a Register of Legislation and of Public Men in British North America avaient été publiées. On pouvait encore se les procurer auprès des imprimeurs. Elles se vendaient 0,25 $ chacune ou on pouvait en acheter quatre pour 1,00 $. L’ensemble d’éditions antérieures coûtait seulement 3,25 $.

Plusieurs changements avaient été apportés depuis l’édition de 1867. Chaque ouvrage intégrait une carte dépliable de l’Amérique du Nord britannique ainsi qu’un tableau des événements d’intérêt public. Les premières pages étaient occupées par la publicité. Ainsi, on pouvait lire que la machine à coudre Singer était considérée comme « la meilleure au monde pour la famille » ou être invité à investir dans la Hartford Fire Insurance Co. à la suite des catastrophiques incendies de Montréal et de St-Jean.

Le processus de publication avait par ailleurs évolué. En 1871, Arthur Harvey, le rédacteur en chef de l’ouvrage et le responsable du remaniement et de la publication des premières éditions, avait confié la responsabilité de la publication à la firme MacLean, Roger & Co., qui serait plus tard remplacée par le ministère de l’Agriculture.

Des statistiques démographiques du monde entier

L’édition de 1879 ne contenait pas de renseignements sur la population du Canada. Elle renvoyait plutôt le lecteur vers l’Annuaire et Almanach de 1875 pour connaître les données sur le recensement.

L’édition de 1879 était la première à faire état des populations des pays étrangers et du monde. Ainsi, en 1878, on estimait la population mondiale à 1,4 milliard d’habitants, alors que celle de « l’Amérique » n’en représentait que 6 %. Le pays le plus populeux était la Chine « proprement dite », avec 405,0 millions d’habitants, suivie des « Indes britanniques » avec 188,4 millions d’habitants. Les nations fondatrices du Canada, la France et la Grande-Bretagne, en comptaient 36,9 millions et 34,2 millions, respectivement.

La topographie de l'intérieur

Chinois nettoyant de l'or

En 1876-1877, la Geological Survey of British Columbia était dirigée par G. M. Dawson, qui avait exploré « les environs de la rivière Leech, sur l’île de Vancouver ». L’édition de 1879 rapportait que de l’or avait été découvert en quantité exploitable sur environ cinq milles de la rivière. M. Dawson estimait qu’il en restait à découvrir dans les environs, mais en gisements restreints et difficiles à trouver. L’exploitation des gisements de la rivière Leech avait jusque-là rapporté 100 000 $.

En octobre 1876, les Territoires du Nord-Ouest furent créés. Un gouvernement autonome fut formé, un conseil nommé et des règlements édictés pour « protéger le bison, prévenir les feux de prairies et les incendies de forêts, [et] interdire les jeux de hasard, prévenir les maladies infectieuses et faire respecter les maîtres et serviteurs ». Aussi, en octobre de la même année, le district de Keewatin fut détaché des Territoires et un conseil de six personnes institua une commission d’hygiène afin d’enrayer une épidémie de variole.

En navire à vapeur, par les canaux et les chemins de fer

Construction du bassin no 4 — Canal de Lachine

Le ministère de la Marine du Dominion exploitait cinq navires à vapeur à hélice, deux vapeurs à aube et deux petites embarcations à vapeur dans les eaux canadiennes et autour : le Napoléon III, le Druid, le Lady Head, le Newfield, le Sir James Douglas, le Richelieu, le Northern Light, le Dolphin et le Alice. Ces deux derniers — les embarcations à vapeur — servaient à « la police fluviale à Québec pour maintenir l’ordre dans la marine marchande ».

Les dépenses engagées pour les navires à vapeur à part le Lady Head, qui servait à la direction générale des Pêches, totalisaient 182 947 $. Ces navires appartenaient à la Allan Line of Steamers et transportèrent 7 535 personnes du 18 avril au 23 novembre 1878.

Le canal de Lachine subit de rapides changements. Des entrées y furent aménagées pour construire un canal entre les ports de Montréal et de Pointe-Saint-Charles. Les travaux furent interrompus le 17 décembre 1877 par un débrayage des ouvriers qui se prolongea jusqu’à Noël.

Le 30 juin 1877, le Dominion comptait déjà 5 574 milles de voie ferrée et il avait alors consacré 82 millions de dollars aux chemins de fer. Lorsque Sir John A. Macdonald reprit le pouvoir en 1878, un contrat fut signé avec le Chemin de fer Canadien Pacifique pour terminer la voie ferrée intercontinentale.

Maintien de l’ordre auprès de la population

Dans le Dominion de 1877, la Police montée du Nord-Ouest était composée de 329 agents et de 315 chevaux — un peu moins de ce qu’il fallait pour en faire une pleine cavalerie. Une fois capturés, les criminels étaient incarcérés dans l’un des cinq pénitenciers du pays. La population carcérale dépassait le millier de prisonniers.

La sécurité du pays était aussi assurée par une milice regroupant près de 44 000 membres.

L’adoption de l’Acte des recensements et des statistiques de 1879

Photo de Joseph-Charles Taché

L’Acte des recensements et des statistiques de 1879 accordait au ministère de l’Agriculture le pouvoir de régir la collecte et la publication de statistiques générales, ce qui comprenait le mandat de publier un annuaire statistique.

Malgré le soutien du ministère de l’Agriculture, Joseph Charles Taché, l’administrateur général de ce qu’on appelait alors le Bureau d’enregistrement et de statistique, ne fut pas en mesure de relever ce défi et de préparer en même temps le Recensement du Canada de 1881. Étant donné que les éditions étaient présentées depuis le commencement dans un format commercial, quasi officiel, il aurait été trop lourd d’en remanier le contenu pour répondre aux dispositions de la nouvelle loi. C’est pourquoi la publication a été interrompue et n’a été reprise qu’au milieu des années 1880.