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L’histoire de l’Annuaire du Canada commence au moment où l’on nomme le jeune, dynamique et ardent défenseur de la Confédération qu’est Joseph Charles Taché au poste de sous-chef de ce que l’on appelait à l’époque le Bureau d’enregistrement et de statistiques.
Taché, fort d’une solide feuille de route dans les domaines du journalisme, de l’administration et de la médecine, fut nommé en septembre 1864 et investi de la mission de systématiser toutes les activités du Bureau. Ce qui l’intéressait, c’était « l’emploi temporaire et occasionnel d’hommes de science pour la collecte et l’arrangement de statistiques spéciales et l’adoption, comme documents officiels, d’œuvres statistiques bien exécutées obtenues d’associations publiques, de personnes morales et de compagnies importantes ».
Dans le cadre de ses nouvelles responsabilités, Taché devait faire l’examen tant attendu du Livre bleu, un nom communément donné au Statement of the Offices, Names of Incumbents, Salaries and Other Information concerning the Public Service, une publication annuelle qui présentait des renseignements structurels et économiques sur la fonction publique du Haut et du Bas-Canada et qui n’était pas du domaine public. Dans son rapport de 1866, l’honorable T. D’Arcy McGee faisait valoir le besoin d’un changement, proposant que « les éditions futures traitent d’un éventail d’information beaucoup plus grand pour faire de cette publication un répertoire complet des statistiques officielles du Dominion du Canada ».
Le remaniement du Livre bleu fut confié au Bureau de l’agriculture, et l’édition de 1864 devint la première à être rendue publique.
M. Arthur Harvey fut choisi rédacteur en chef de l’édition 1867 puisque les tâches pour ce genre de compilation statistique avaient jusqu’alors relevé largement de son ministère. Harvey était membre de la Statistical Society of London et avait été rédacteur en chef d’un ouvrage annuel, publié par le ministère des Finances, de statistiques de toutes sortes recueillies auprès de services administratifs et dans des rapports de divers ministères et institutions.
Le Year-Book and Almanac of British North America for 1867; Being an Annual Register of Political, Vital and Trade Statistics, Tariffs, Excise and Stamp Duties; and All Public Events of Interest in Upper and Lower Canada; New Brunswick; Nova Scotia; Newfoundland; Prince Edward Island; and the West India Islands fut publié par une compagnie de Montréal, la Lowe & Chamberlin, en novembre 1866.
L’édition 1867 ne coûtait que 12 cents et demi. Ces 12 cents et demi permettaient de savoir, par exemple, que le soleil se lèverait à 7 h 17 le samedi 9 février à St. John’s, à Terre-Neuve, et se coucherait à 17 h 15 cet après-midi-là, ou que la pleine lune brillerait au-dessus de Montréal à exactement 8 h 58 le 18 mai.
Le livre avait de nombreuses utilités, comme le rappel de congés importants et la prévision du temps qu’il ferait; on y prévoyait d’ailleurs qu’il tomberait au total 79,5 pouces de neige en 1867. Il ne s’agissait toutefois pas d’une source d’information statistique utile faisant autorité pour les Canadiens parce que les statistiques sérieuses y jouaient un rôle de second plan par rapport à l’information cocasse et amusante.
La participation de Harvey a donné à l’ouvrage un regain de vie dont il avait bien besoin. Dans les éditions subséquentes, des renseignements factuels plus sérieux ont été introduits, et le livre est devenu l’Annuaire du Canada, l’un des ouvrages statistiques les plus complets qui soient de nos jours et que publie Statistique Canada.