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Le 1er juillet 1867, les quatre provinces fondatrices devenaient officiellement le Dominion du Canada. Puisqu’il s’agissait de l’année la plus importante pour l’unité canadienne, il était de circonstance d’en faire l’année de publication de la première version unifiée du Year-Book and Almanac of British North America for 1867; Being an Annual Register of Political, Vital and Trade Statistics, Tariffs, Excise and Stamp Duties; and All Public Events of Interest in Upper and Lower Canada; New Brunswick; Nova Scotia; Newfoundland; Prince Edward Island; and the West India Islands. L’édition de 1867 était une synthèse globale des statistiques canadiennes et un précurseur de l’Annuaire du Canada d’aujourd’hui.
Le contenu de cet ouvrage publié avant la Confédération était divisé par région ou territoire : la Province unie du Canada, qui comprenait l’Ontario et le Québec; les colonies de la Nouvelle-Écosse, du Nouveau-Brunswick et de l’Île-du-Prince-Édouard; et la colonie de Terre-Neuve.
L’édition de 1867 s’intéressait à des sujets tels que le recensement, les lois adoptées par le Parlement et les brevets d’inventions récentes. Elle renfermait beaucoup de noms, de listes, de chiffres et de tableaux.
En 1861, le « Canada » comptait 3 295 706 habitants. Selon le Recensement de 1861 et le Recensement de Terre-Neuve de 1858, la province au rythme de croissance le plus rapide, à la faveur d’un taux de 4,34 % par année, était le Haut-Canada, autrement dit l’Ontario, suivie de la colonie du Nouveau-Brunswick, avec un taux de 2,60 %.
On y qualifiait certaines données de « relativement précises ». Les chiffres comprenaient des prévisions faites par le personnel de l’édition de 1867 pour l’année 1900, plus de 30 ans plus tard, selon lesquelles un nouveau Dominion fourmillerait de près de 12 millions d’habitants.
En 1867, 79 % des personnes vivant au Canada y étaient nées. Ces 2 616 063 personnes étaient appelées des « natifs de l’Amérique britannique ». Quant au reste des Canadiens, près d’un million d’entre eux étaient d’origine française, les autres étant d’origine anglaise, galloise, irlandaise, écossaise ou « étrangère ».
La plupart des immigrants au Canada s’établissaient dans la Province unie du Canada ou passaient par celle-ci. Des 18 958 personnes arrivées en 1865, « environ 16 000 semblent s’être établies dans le Haut-Canada et les autres, dans le Bas-Canada ».
L’édition de 1867 commentait également les « déclarations sur la foi religieuse des habitants des provinces ». En 1861, on dénombrait 1 465 979 catholiques, 517 542 anglicans, 498 646 presbytériens, 458 388 wesleyens et méthodistes, 192 530 baptistes, 29 651 luthériens, 18 104 congrégationalistes, 78 735 personnes d’« autres croyances » et près de 19 000 habitants n’ayant « aucune religion ».
Pour aider les lecteurs à interpréter ces données, la note suivante figurait sous le tableau des croyances de l’édition de 1867 : « Ainsi, bien qu’on ne puisse caractériser la nouvelle Confédération de contrée catholique, car les protestants constituent 55 % de la population totale, les catholiques sont tout de même, cela ne fait aucun doute, d’une importance numérique nettement supérieure à celle des membres de toute autre confession individuelle ».
À cette époque de l’histoire canadienne, le lieu de résidence des gens déterminait généralement le type d’emploi qu’ils pouvaient avoir compte tenu de ce qui était disponible. Selon l’édition de 1867, « les activités agricoles occupent les habitants de la partie ouest de la nouvelle Confédération de façon presque exclusive, alors que les pêches monopolisent le labeur des travailleurs de l’est du pays, que l’exploitation forestière est une industrie importante dans la partie centrale et que les usines commencent à se tailler une place importante dans bon nombre de villes, ce que font les mines dans quelques districts éloignés ».
Des 837 718 ouvriers enregistrés, environ 41 % (342 649) travaillaient à la ferme. Durant la seule année 1860, on produisit au total 28 213 760 boisseaux de blé, 39 506 359 boisseaux de pommes de terre et 45 634 806 boisseaux d’avoine. En 1866, la farine était la principale exportation agricole, sa valeur s’élevant à 5,2 millions de dollars. Venaient ensuite au deuxième et au troisième rangs respectivement l’orge et le seigle brut, d’une valeur de 4,6 millions de dollars, et le blé brut, d’une valeur de 3,1 millions de dollars.
La pêche était le gagne-pain de près de 90 000 personnes, les deux tiers desquelles vivaient et travaillaient à Terre-Neuve.
La construction navale était une industrie en pleine croissance au Canada, 572 nouveaux navires ayant été fabriqués par la Nouvelle-Écosse, le Nouveau-Brunswick et l’Île-du-Prince-Édouard en 1865, comparativement à 399 en 1860. Dans une note explicative, l’édition de 1867 précise que : « Grâce surtout à l’abondance et à l’excellence du bois d’œuvre, mais en partie aussi pour d’autres raisons, les navires peuvent être construits ici à bien meilleur marché qu’en Europe et même pour 40 % moins cher qu’aux États-Unis ».
De tous les ouvriers enregistrés des premières provinces, 211 243 étaient des ouvriers et des bûcherons. En 1864-1865, il s’était exporté pour près de 13 millions de dollars de bois d’œuvre.
L’édition de 1867 s’intéressait de près à divers aspects du développement du Canada, comme le commerce international et l’infrastructure.
La Grande-Bretagne et les États-Unis achetaient la majorité des produits d’exportation des mines canadiennes — surtout le minerai de cuivre et le fer. Durant l’année qui s’est terminée en juin 1866, le Canada avait exporté pour près de 350 000 $ de métaux. On exportait des produits alimentaires et d’autres marchandises vers de nombreux pays. Le Canada étudiait également la possibilité de commercer avec des pays tropicaux, dont la Guyane britannique, la Jamaïque, la Barbade, Trinidad, Antigua, la République dominicaine, Cuba, Porto Rico et le Brésil.
L’infrastructure de ces premières années du Canada était prometteuse. On trouvait des stations de télégraphie électrique — 471 en tout — dans chaque province de l’Amérique du Nord britannique. En 1865, le chemin de fer du Grand Trunk Railway, qui comprenait les chemins de fer de Montréal et de Champlain et ceux de Buffalo et du lac Huron, s’étirait sur 1 377 milles et ses chemins et son équipement avaient coûté à eux seuls 81 millions de dollars.
Si plusieurs devises avaient cours légal, c’est le dollar canadien qui servait dans les comptes publics. La livre, la livre sterling, l’« aigle d’or des États-Unis » et les pièces d’argent britanniques étaient considérés comme des monnaies ayant cours légal. Le dollar canadien était défini comme « le quart d’une livre ». La monnaie de papier du Canada était émise en coupures de 1 $ et de 4 $ en plus d’autres coupures encore émises de nos jours.