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Après le numéro de 1885 de Statistical Abstract and Record, la publication fut remaniée et améliorée par le ministère de l’Agriculture. Le numéro de 1886, intitulé Statistical Abstract and Record for 1886, comprenait de nouveaux chapitres sur la Constitution, le gouvernement, l’éducation, les arts, l’agriculture et l’immigration, et des chapitres plus complets sur les revenus intérieurs, la milice et les banques. Il comprenait également une section concernant ce qui était devenu un programme bien établi, celui des statistiques de la criminalité.
Le numéro de 1886 comportait quelques lacunes. Les chapitres sur les chemins de fer et les pêches étaient plus courts que prévu, « parce que certaines entreprises avaient sans excuse dépassé les délais pour la production de leur déclaration ». Les statistiques démographiques étaient des « données du recensement remaniées et combinées aux nouvelles données sur les décès dans les centres urbains ».
Les données sur les naissances et les décès des recensements de 1871 à 1881 n’étaient pas fiables parce que « lorsque les décès et les naissances sont comptabilisés par un recensement, les nombres obtenus sont bien en deçà des taux réels et dans un pays comme le Canada, il y a plus de risques d’écarts que dans les endroits plus anciens et mieux établis ». Les données sur les décès étaient tellement peu fiables qu’elles ne purent être utilisées comme repères au cours des années suivantes.
Même si la collecte des données démographiques était maintenant la responsabilité des provinces depuis l’adoption de la Loi du recensement et des statistiques de 1879, « la collecte, la compilation, la totalisation et la publication des données sur les décès, y compris les causes de décès, et la collecte de renseignements collatéraux sur l’état de la santé publique » étaient effectuées en collaboration avec le ministère de l’Agriculture. Au cours de la première année de collecte des données par les provinces, en 1883, seulement six villes avaient déclaré des données, cependant en 1886, ce nombre avait atteint vingt‑deux.
La population du Canada augmenta considérablement entre 1871 et 1881 — passant de 3 635 024 à 4 324 810 personnes. La province qui connut la plus forte croissance fut le Manitoba, où la population augmenta de 47,2 %, suivi de la Colombie‑Britannique, où l’augmentation fut de 36,4 %.
Les résidants des grandes villes canadiennes souffraient souvent de malnutrition et de maladies. En 1885, Montréal comptait le taux de décès le plus élevé avec 54,25 décès pour 1 000 personnes, « en raison de la grave épidémie de variole qui a frappé la ville en 1885, on a compté pas moins de 3 193 décès ».
Dans l’ensemble du Canada, les jeunes enfants constituaient la population la plus vulnérable face à la malnutrition et à la maladie — 53,71 % des personnes décédées en 1885 étaient âgées de moins de 5 ans. Les causes de décès comprenaient l’accouchement prématuré, la variole, la malnutrition, les maladies pulmonaires, les affections diarrhéiques, la diphtérie, les maladies cérébro‑spinales et les maladies de la gorge, ainsi que les maladies de l’appareil circulatoire.
L’immigration diminua de 1883 à 1886 passant de 133 624 personnes à 69 152 personnes. Davantage d’immigrants choisirent de s’établir aux États-Unis plutôt qu’au Canada. En 1885, 75 % des 105 096 personnes qui débarquèrent dans les ports canadiens s’établirent au Canada. En 1886, ce pourcentage chuta à seulement 56 % des 122 581 personnes arrivées dans les ports canadiens.
Le Dominion du Canada encourageait les gens à s’établir au pays en faisant la promotion de « passages à prix réduit » pour les travailleurs agricoles et leur famille, et pour les femmes employées de maison, pourvu qu’une preuve certifiée d’occupation d’un « magistrat ou ministre du culte » ait été remise à l’avance à la compagnie maritime.
La situation économique du Canada fut surtout déterminée par les déficits accumulés en 1885 et 1886. Étant donné l’achèvement du Chemin de fer Canadien Pacifique le 7 novembre 1885 et les dépenses liées à la répression de la Rébellion du Nord‑Ouest la même année, les dépenses du Canada dépassèrent ses revenus de 2 240 059 $ en 1884‑1885 et de 5 834 572 $ en 1885‑1886.
En 1885‑1886, le Canada dépensa au total 39 011 612 $ et « après la déduction des dépenses de guerre, qui étaient de nature exceptionnelle, on a dépassé les chiffres de 1868 de 22 348 300 $, une augmentation de 165 % ». Environ 10 millions de dollars furent consacrés au service de la dette publique, 4 millions de dollars aux subsides aux provinces, 3 millions de dollars à la répression de la rébellion du Nord‑Ouest, 3 millions de dollars aux travaux publics et aux chemins de fer, 3 millions de dollars pour les bureaux de poste et 1 million de dollars pour des subventions aux peuples autochtones.
Les revenus du Canada augmentent de 139 % entre 1868 et 1886. Dans le numéro de 1886, on indiquait que les « minéraux de toutes sortes sont présents et leur exploitation éventuelle constituera l’une des principales sources de richesse pour le pays ». Des dépôts de minerai de fer, découverts en grand nombre en Nouvelle‑Écosse, devinrent l’un des piliers de l’économie canadienne. La richesse minière du Canada comprenait également le charbon de la Nouvelle‑Écosse, des Territoires du Nord‑Ouest et de l’île de Vancouver; l’argent de l’Ontario; le minerai de cuivre de l’Ontario et du Québec; le phosphate de chaux de la Vallée de l’Outaouais et l’or, surtout de la Colombie‑Britannique. De 1871 à 1886, les activités de 58 sites d’exploitation minière de Colombie‑Britannique produisirent l’équivalent de 14 589 356 $ en or!
Le numéro de 1886 commentait également que « la consommation de nourriture est la meilleure des mesures de la prospérité d’une nation et la consommation des deux articles que sont le thé et le sucre par habitant est habituellement considérée par les statisticiens comme la meilleure indication de la situation matérielle des gens ». En fait, le raffinage du sucre se faisait à grande échelle dans les villes de Halifax et de Montréal. En 1886, chaque Canadien aurait consommé 37 livres de sucre et 5 livres de thé, comparativement à 15 livres de sucre et 2 livres de thé en 1868.
Un ralentissement du commerce mondial toucha les exportations canadiennes pendant plusieurs années jusqu’en 1886. Moins de biens étaient vendus. La valeur des exportations canadiennes, surtout en ce qui a trait au blé, à la farine, au maïs, aux moutons, au beurre et au fromage, avait diminué. Le commerce en 1886 s’établissait à 40 663 951 $ de moins qu’en 1883.
En 1886, 3 419 168 boisseaux de blé canadien furent exportés — un faible pourcentage de la production totale de blé du pays. On croyait que le fait de conserver la majeure partie du blé canadien pour les marchés intérieurs permettrait aux agriculteurs d’en tirer un meilleur prix que s’ils l’avaient exporté.
Le numéro de 1886 indique également que « le prix des bovins vivants pour l’exportation est maintenant inférieur à celui en vigueur il y a quelques années, les causes de cette baisse étant sensiblement les mêmes que celles liées à la dépréciation du blé ». Avec le ralentissement de la demande de bovins étrangers dans les marchés européens, la valeur des bovins exportés du Canada chuta de 7,5 millions de dollars en 1885 à 5,9 millions de dollars en 1886.
Des rapports faisaient cependant état d’une activité commerciale renouvelée avec les partenaires commerciaux du Canada. La réussite de l’exposition agricole canadienne à Londres le 4 mai 1886 avait ravivé l’intérêt pour les produits canadiens. Le ministre de l’Agriculture avait remarqué que « bon nombre de nos fabricants et de nos producteurs, en raison de cette exposition, ont obtenu d’importantes commandes pour l’exportation vers le Royaume‑Uni, mais aussi vers d’autres parties éloignées du globe ».
Les statistiques devinrent de plus en plus importantes pour le gouvernement du Dominion du Canada. Jeune journaliste et impérialiste, George Johnson hérita du mandat de produire deux graphiques à barres sur le commerce et les échanges entre les États‑Unis et le Canada pour le numéro de 1886. En 1887, M. Johnson fut nommé premier statisticien principal à temps plein du ministère de l’Agriculture.
Il n’y eut pas de version française avant 1887. Les citations ont donc été traduites par nos traducteurs. Pour consulter la version originale anglaise de ces citations, veuillez cliquer sur English au haut de la page.