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En 1887, George Johnson, statisticien et correspondant à Ottawa pour le Toronto Mail, fut nommé premier statisticien en chef à temps plein au ministère de l’Agriculture.
Il avait auparavant fait ses preuves en rédigeant des textes statistiques. En 1886, le Ministère l’avait mandaté pour rédiger un guide–recueil pour l’Exposition coloniale et indienne à Londres. Johnson a rédigé de nombreux ouvrages statistiques, notamment une publication intitulée Johnson’s Graphic Statistics parue une seule fois en 1887.
La maxime du poète Alfred, Lord Tennyson : « Things seen are mightier than things heard » (une image vaut mille mots) figurait sur la page couverture de l’ouvrage. Cette maxime reflétait l’opinion de Johnson, à savoir que les statistiques n’étaient pas accessibles aux gens ordinaires et qu’il y avait lieu de représenter les données visuellement. Johnson garnissait ses volumes statistiques de graphiques à barres et de lignes de différents tons et de différentes couleurs.
En 1889, le recueil statistique annuel du Canada, qui avait porté plusieurs titres différents, fut rebaptisé Annuaire statistique du Canada, sans toutefois qu’on précise les raisons du changement. La mise en page ne fit l’objet de modifications notables que par la suite.
Grâce à la contribution de Johnson, la publication commença à présenter un caractère officiel et, au cours des années suivantes, « l'Annuaire fit régulièrement l’objet de commentaires dans les rapports du ministre, signalant qu'il était de plus en plus difficile de répondre à la demande, dont le caractère devenait de plus en plus international ». De plus, le contenu de l’ouvrage s’enrichissait et le nombre de pages augmenta de 50 % en 1893.
Johnson a présenté le volume de 1892 avec confiance : « Chaque page du présent numéro a fait l’objet d’un examen minutieux afin de relever les erreurs et de supprimer toute trace involontaire de parti pris politique. Les lecteurs de l’Annuaire du Canada de 1892 seront d’avis qu’il s’agit du numéro le plus complet de la série ». [notre traduction]
La population, selon les résultats du recensement de 1891, se chiffrait à 4 833 239 personnes.
La population des villes augmentait. En effet, la population urbaine représentait 21,1 % de la population en 1881 et atteignait 28,7 % en 1891. Il s’agissait là d’un bond marqué qui exigeait une explication. Dans le numéro de 1892, on énonçait qu’« il est nécessaire de faire remarquer que dans plusieurs cas, ces augmentations dans la population ont été causées par le fait de l’annexion du territoire voisin depuis 1881, ce notamment pour Montréal, Toronto, Ottawa, London et Saint-Jean ».
En 1891, près de 93 % de l’augmentation de la population était due aux personnes nées au pays. Les 7 % restants étaient composés de personnes nées à l’étranger, essentiellement en Angleterre et dans les autres colonies britanniques (490 232), aux États‑Unis (80 915) et en Allemagne (27 752).
En 1891, les Canadiens français représentaient 29 % de la population. La population autochtone du Canada était estimée à 121 638 personnes, soit 2,5 % de la population globale.
Même si la majorité des lignes télégraphiques du Dominion appartenaient à des entreprises privées, le gouvernement a aussi installé et exploité des lignes dans les lieux où « les intérêts publics exigeaient qu’il y eut des communications spéciales… le long des côtes du golfe St-Laurent, des provinces maritimes et de la Colombie Anglaise et aussi pour l’avancement de la colonisation dans les Territoires du Nord-Ouest ».
Le 30 juin 1892, le gouvernement du Canada possédait près de 2 700 milles de lignes télégraphiques. Les frais d’entretien s’élevaient à 49 000 $ environ, ce qui était de beaucoup supérieur aux recettes de 10 000 $ tirées de leur exploitation.
La Compagnie de téléphone Bell de Montréal exploitait presque l’intégralité du réseau en Ontario, au Québec et au Manitoba. Elle comptait « 492 bureaux, 26 651 instruments en usage, 6 204 milles de poteaux et 32 214 milles de fils téléphoniques ».
L’accroissement de la population urbaine favorisa un essor de l’industrie manufacturière. Le nombre d’établissements industriels au Canada augmenta de 52 % de 1881 à 1891. Alors qu’en 1881 on dénombrait 49 923 établissements comptant 254 935 employés, en 1891 ces chiffres avaient passé à 75 768 et à 367 865 respectivement.
Le 15 février 1888, une commission composée de représentants britanniques et américains fut réunie à Washington. Dans la foulée de la rencontre, les navires américains furent autorisés à pêcher dans les eaux territoriales du Canada contre achat d’une licence de 1,50 $ la tonne. En 1892, 108 licences avaient été accordées pour un total de 13 410 $, comparativement aux 36 licences octroyées en 1888 au coût total de 3 831 $.
En 1892, la valeur des prises de morue au cours de l’année fut la plus élevée, totalisant 4,1 millions de dollars; celle des prises de saumon, 2,2 millions; de hareng, 2,0 millions; de homard, 2,0 millions; de corégone et de maquereau, près de 1,5 million chacune.
La Loi sur la Milice, adoptée le 25 mai 1883, stipulait que : « La milice du Canada est déclarée comprendre tous les hommes habitant le Canada âgés de 18 ans et au-dessus jusqu’à soixante ans, et qui ne sont pas exemptés ou disqualifiés par la loi ». Les membres de la milice étaient en outre classés selon leur âge et leur état matrimonial, favorisant les jeunes et les personnes « sans responsabilités familiales » avant toutes autres. Les personnes exonérées comprenaient « les juges, les ecclésiastiques et les ministres de toutes les dénominations religieuses, et toutes les personnes employées à l’administration ou la collecte du revenu, les professeurs de collège et les instituteurs qui sont dans les ordres religieux, les préfets et les officiers des pénitenciers et des asiles d’aliénés, les invalides, et toute personne se trouvant fils unique d’une veuve et son seul soutien ».
La milice permanente comptait environ 1 000 personnes et était formé des Dragons « Royal Canadien », de l’Artillerie « Royal Canadien », et du Régiment d’infanterie « Royal Canadien ». La milice active comptait près de 34 000 hommes et comprenait une cavalerie, des régiments d’artillerie de campagne, une garnison, une infanterie et des ingénieurs. Les milices permanente et active possédaient près de 3 000 chevaux.