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George Johnson, rédacteur en chef de l’Annuaire du Canada depuis 1886, sut faire face à la demande internationale croissante pour l’Annuaire en faisant preuve d’imagination et en ayant recours à des tactiques de marketing ingénieuses. Il modifia et épura le contenu de l’Annuaire et élabora un ouvrage plus simple, ce qui permit la publication d’un plus grand nombre d’exemplaires. En 1897 seulement, 5 500 exemplaires furent produits, contre environ 4 000 en 1896. Mais près de 10 000 exemplaires de la dernière édition de l’Annuaire du Canada furent publiés en 1904.
Malgré les réalisations de Johnson, Archibald Blue, commissaire spécial du recensement de 1901, était nommé en décembre 1905 « Chef du nouveau bureau permanent du recensement et de la statistique », un rôle qui comprenait la direction de l’Annuaire du Canada. En 1906, à l’âge de 72 ans, George Johnson prit sa retraite à titre de statisticien du Dominion, titre qu’il détenait depuis 1894.
L’Annuaire du Canada 1905 était malheureusement dépourvu de l’ingéniosité et de la saveur dont Johnson avait su l’imprégner. Sous la direction de Blue, le livre devint moins prioritaire que d’autres publications, comme la nouvelle Census Bulletin Series. L’Annuaire du Canada, à partir de l’édition de 1905, fut plus austère et plus bref que jamais auparavant. Entre autres changements, il ne comprenait plus que des statistiques sur le Dominion et, sauf une introduction sous la plume de E.H. Godfrey rappelant les « événements de l’année », il ne contenait plus de texte.
Comme le livre ne contenait plus de texte explicatif, l’Annuaire du Canada 1905 n’était plus qu’un simple ensemble de divers tableaux regroupés sous trois grandes rubriques : Tableaux compilés à partir de rapports sur le recensement, Tableaux compilés d’après les rapports ministériels et Liste des membres du Cabinet, des gouverneurs généraux et des lieutenants-gouverneurs.
Les confédérés en 1867 rêvaient d’un Canada comptant au moins 12 millions d’habitants en 1900, mais la croissance de la population fut très faible et beaucoup moindre que prévue. En 1901, la population du pays dépassait à peine 5 millions d’habitants.
Alors que le nombre de femmes se rapprochait de celui des hommes — il y avait 2,6 millions de femmes et 2,8 millions d’hommes en 1901 — le nombre de personnes mariées au Canada passait de 1,6 million en 1891 à 1,8 million en 1901. Le nombre de veuves enregistrait également une hausse de 17,3 % de 1891 à 1901. Le nombre de familles de même que le nombre de maisons atteignait presque 1,1 million en 1901. De plus, pour la première fois, le recensement de 1901 dénombrait le nombre de personnes divorcées : 661.
La campagne d’immigration lancée par Clifford Sifton, ministre de l’Intérieur, se déroulait depuis plusieurs années et attirait de nombreuses personnes dans les Prairies canadiennes. En 1905 seulement, 146 266 immigrants arrivèrent dans les centres et dans les ports océaniques du Canada, comparativement à seulement 50 000 nouveaux arrivants en 1901. Les immigrants provenaient surtout de la Grande-Bretagne et de l’Irlande, mais aussi d’autres régions d’Europe, des États-Unis et de l’Islande.
Durant le cours de la première session du dixième Parlement du Canada qui s’ouvrit le 11 janvier 1905, les premières lois canadiennes sur le contrôle de la télégraphie sans fil furent adoptées. Les restrictions édictées stipulaient que « personne n’a le droit d’établir une station de télégraphie sans fil, ou d’opérer un appareil à bord d’un navire enregistré ou en tout autre endroit, sans une licence accordée par le Ministre de la marine et des pêcheries, avec le consentement du Gouverneur en conseil ».
En 1905, le Service télégraphique du gouvernement fédéral exploitait 338 bureaux au pays alors que le nombre total de bureaux télégraphiques du Dominion s’élevait à 3 162.
En 1905, le Dominion du Canada comptait 20 487 milles de voies de chemins de fer à vapeur. Le gouvernement commença à planifier la croissance des nouveaux chemins de fer électriques en 1901. Dès 1905, le Canada disposait de près de 800 milles de voies réservées à ces chemins de fer électriques, le plus long réseau étant celui de la Montreal Street Railway, avec 124,42 milles.
Le 1er septembre 1905, les provinces de la Saskatchewan et de l’Alberta étaient créées, ouvrant l’Ouest canadien à la colonisation et à l’agriculture. Le même jour, le Parlement votait la Loi concernant l’inspection et la vente des semences, qui habilitait le gouvernement à imposer des amendes pour l’introduction de mauvaises herbes dans les Prairies. Cette loi stipulait qu’« à la première infraction, l’amende totale ne devra pas dépasser 5 $, et à la seconde, 25 $, ou un emprisonnement d’un mois au maximum ». La loi ciblait ceux qui vendaient, offraient ou exposaient, ou avaient en leur « possession pour la vente, des semences de céréales, d’herbes, de trèfle, ou de plantes fourragères », mélangées avec des mauvaises herbes, y compris tout type de moutarde sauvage, d’épervière orangée, de marguerite blanche ou de silène noctiflore.
L’industrie au Canada commençait à se développer d’une façon prometteuse. En 1905, trois raffineries de sucre de betterave avaient été construites, deux en Ontario et une en Alberta. Ces raffineries achetèrent 118 095 tonnes de betteraves aux cultivateurs pour produire un volume de sucre d’une valeur de 1 045 288 $, en hausse par rapport aux résultats de 51 067 tonnes et de 385 678 $ enregistrés en 1902.
Le Canada avait prévu l’industrialisation croissante du XXe siècle en adoptant l’Acte de conciliation de 1900, qui établissait les mécanismes nécessaires pour régler les différends commerciaux en recueillant des statistiques éclairées sur les conditions de travail au pays. L’Annuaire du Canada 1905 signale qu’il y eut moins de différends commerciaux en 1905 que pendant n’importe quelle autre année précédente de la décennie, le nombre total s’élevant à 87 comparativement à 104 en 1901, 123 en 1902, 160 en 1903 et 103 en 1904.
Après un demi-siècle de débats, les troupes britanniques se retirèrent finalement du territoire canadien en 1905, laissant la défense du pays aux Canadiens. En prenant la parole lors de la première session parlementaire de 1905, le gouverneur général déclara que « l’augmentation de la troupe permanente autorisée par vous permettra à mon gouvernement [britannique] de dégager les contribuables du Royaume-Uni du fardeau du maintien de la forteresse impériale d’Halifax ».
En 1905, le gouvernement du Canada consacra près de 4 millions de dollars à la milice composée de 44 200 hommes dans des établissements autorisés, dont 37 212 hommes comptant au moins 12 jours de formation, 2 280 hommes ayant moins de 12 jours de formation et 4 708 hommes sans aucune formation.