L’information dont il est indiqué qu’elle est archivée est fournie à des fins de référence, de recherche ou de tenue de documents. Elle n’est pas assujettie aux normes Web du gouvernement du Canada et elle n’a pas été modifiée ou mise à jour depuis son archivage. Pour obtenir cette information dans un autre format, veuillez communiquer avec nous.
Depuis la Confédération, la statistique au Canada relevait du ministère de l’Agriculture, mais en 1912, le caractère dynamique et industriel du pays avait changé. Le 1er avril 1912, le Bureau du recensement et de la statistique fut transféré au ministère du Commerce sous la direction du ministre George Eulas Foster.
Quelques semaines suffirent pour former une commission ministérielle sur la statistique officielle, appelée la Commission Foster. Le 30 mai 1912, cette commission fut chargée de s’enquérir de la portée, des méthodes et de la fiabilité des travaux statistiques en cours dans les divers ministères et, le cas échéant, des chevauchements auxquels cela donne lieu et de l’ampleur de ceux-ci et de « faire rapport au Ministre du Commerce et lui soumettre un système élaboré de statistiques générales répondant aux exigences du pays et aux besoins de l’époque ».
Les membres de la Commission comprenaient Ernest H. Godfrey, du Bureau du recensement et de la statistique, et Robert Hamilton Coats, un jeune journaliste, statisticien et rédacteur en chef adjoint de la Gazette du travail pour le ministère du Travail.
En 1912, Archibald Blue, « Chef du bureau permanent du recensement et de la statistique » et rédacteur en chef de l’Annuaire du Canada, s’inclina devant ce qu’il qualifia de « nombre important de changements et d’additions ». En 1913, le poste de rédacteur de l’Annuaire du Canada fut confié à Ernest H. Godfrey, qui déclara que « de nouvelles améliorations [ont été] faites en vue d’augmenter la portée, et de le rendre plus commode à ceux qui le consulteront ».
Des données statistiques sur l’état civil, le climat et la météorologie, le travail, les revenus et dépenses des provinces et les terres publiques furent ajoutées à l’ouvrage et des articles furent écrits sur l’histoire et les caractéristiques du Canada. En outre, l’Annuaire du Canada renfermait maintenant, en plus du texte, des graphiques ainsi que des photos de personnalités historiques et de paysages du Canada.
Archibald Blue mourut subitement en 1914 à l’âge de 74 ans alors qu’il était encore Chef du Bureau du recensement et de la statistique. On le remplaça par Robert Hamilton Coats, qui fut nommé statisticien fédéral au ministère du Commerce. Le titre de statisticien fédéral n’avait alors été détenu que par une seule personne, soit George Johnson, le premier rédacteur en chef de l’Annuaire du Canada.
En 1911, le pays comptait environ 7,2 millions d’habitants nés majoritairement en Grande-Bretagne, au Canada ou dans une autre des « possessions britanniques ». Mais la population née à l’étranger augmentait. De 1901 à 1911, le Canada s’était en effet enrichi de 279 392 personnes venues d’Europe (à l’exclusion des îles Britanniques), de 125 549 personnes venues des États-Unis, de 17 366 personnes venues d’Asie et de 1 744 personnes venues d’ailleurs au Canada.
Malgré la croissance de la population canadienne née à l’étranger, le pays commença activement en 1908 à freiner l’immigration asiatique en adoptant des lois qui, par exemple, excluaient les « travailleurs japonais d’Hawaii et les hindous de Hong Kong et de Shanghai ». Les lois du Canada sur l’immigration offrent un autre exemple des politiques sévères qu’adopta le Canada. Le 23 mai 1914, le Komagata Maru, un navire japonais parti de Shanghai avec 376 hindoux et sikhs à son bord arriva au port de Vancouver. On refusa à ces immigrants l’entrée au Canada puisqu’ils ne répondaient pas aux exigences des lois sur l’immigration.
Le 29 mai 1914, plus d’un millier de passagers de l’Empress of Ireland perdirent la vie lorsque ce navire de croisière de la Compagnie de chemin de fer du Canadien Pacifique sombra après être entré en collision avec le vapeur Storstad sur le fleuve Saint-Laurent en face de Rimouski dans des conditions d’épais brouillard.
Le 3 août de la même année, deux sous-marins construits à Seattle furent achetés par le gouvernement canadien et amenés à la base navale d’Esquimalt, en Colombie-Britannique, pour assurer la défense de la côte du Pacifique. La Loi sur les crédits de guerre de 1914 consacra la somme de 50 millions de dollars à la défense militaire et navale du pays et le Canada entreprit aussitôt de protéger ses eaux côtières. Le Rainbow et le Niobe furent positionnés dans le Pacifique et l’Atlantique afin de garder les côtes du pays.
En 1914, le pays comptait déjà 2 607 silos à grains et fit aménager 1 217 entrepôts à grains; 155 millions de boisseaux de grains pouvait être stockés, ce qui représenta une ressource incroyablement importante durant la guerre.
Le 6 août 1914, à la grande reconnaissance du gouvernement britannique, le gouverneur général du Canada offrit aux Britanniques, au nom de la population du Canada, 1 million de sacs de farine, 4 millions de livres de fromage, plus de 1 million de boîtes de saumon en conserve, 100 000 boisseaux de pommes de terre et 1 500 chevaux. Cela donna aux Britanniques un répit dont ils avaient bien besoin en temps de guerre.
De 1910 à 1913, le rendement moyen de blé s’élevait à 204 millions de boisseaux; mais en 1914, il chuta pour se fixer à 161 millions de boisseaux. Le prix du blé culmina en décembre 1914 à quelque 1,50 $ le boisseau, et le prix de la farine de blé atteignit un prix record à 9,20 $ pour 280 livres en septembre de la même année.
Le premier ministre Borden, parlant des réalisations militaires du camp d’entraînement militaire de Valcartier, au Québec, déclara que « une force expéditionnaire canadienne et des troupes volontaires comprenant cavalerie, artillerie et infanterie, au nombre de 35 000 officiers et soldats y compris les corps auxiliaires ont été réunies pour l'entraînement préliminaire à Valcartier, Québec ». En moins de dix semaines le premier contingent de plus de 33 000 troupes s'embarqua sur des transports à Québec, traversa l'Atlantique sous la protection de la Marine Britannique et fut reçu avec grand enthousiaste à Plymouth le 5 octobre.
Au 31 mars 1914, l’appareil militaire du Canada était constitué d’une force permanente de 3 000 officiers, sous-officiers et soldats et d’une milice active de 5 615 officiers et de
68 991 sous-officiers et soldats.