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Le 19 juin 1915, Robert Hamilton Coats — rédacteur en chef adjoint de la Gazette du travail et statisticien en chef au ministère du Travail — est nommé statisticien du Dominion et contrôleur du recensement.
La presse félicite George Eulas Foster, ministre du Commerce, de cet excellent choix, et William Lyon Mackenzie King, le futur premier ministre, écrit une lettre à Coats pour le féliciter.
L’expérience considérable qu’avait acquise R.H. Coats au ministère du Travail en fit un pilier de la centralisation des statistiques et de l’élaboration de nouveaux programmes statistiques.
Bien qu’il eût peu de formation officielle dans le domaine de la statistique, R.H. Coats découvrit de nombreuses choses à améliorer dans le système. Il écrivit un projet de loi faisant valoir la nécessité de centraliser les statistiques officielles au Canada, de créer un bureau central de la statistique et de conférer à celui-ci les pouvoirs nécessaires pour veiller à ce que les statistiques des ministères lui soient fournies. Son projet de loi devait servir d’assise à la Loi sur la statistique.
La Loi sur la statistique de 1918 donnait suite aux recommandations formulées par la
Commission de la Statistique, dont les travaux se déroulèrent en 1912 et dont R.H. Coats fut membre. De l’avis de la Commission, « il est évident que l’ensemble des statistiques canadiennes, considéré dans son tout, manque de liaison et de but commun ». La Commission précisait en outre les conséquences d’une telle situation, en particulier le dédoublement des travaux, les fluctuations de la qualité et de la valeur des statistiques et le manque d’actualité des résultats.
Le 24 mai 1918, la Loi sur la statistique fut adoptée par la Chambre des communes, créant du coup le Bureau fédéral de la statistique. Le mandat officiel du Bureau, sous la gouverne du ministre du Commerce, était de « recueillir, analyser, compiler et publier des renseignements statistiques en ce qui concerne l’activité commerciale, industrielle, sociale, économique et générale et la condition de la population… conformément aux règlements et pour faire le recensement du Canada ».
En 1923, le système national de la statistique de R.H. Coats s’était grandement amélioré. Le Recensement de la population, la principale activité statistique du Bureau, fut réorganisé afin de mettre sur pied un nouveau recensement annuel sur l’industrie, lequel débuta en 1917. Quoiqu’un recensement postal des manufactures ait été effectué en 1905 et en 1915, la collecte annuelle de données statistiques dans différents secteurs « pêcheries, mines, forêt, industrie laitière, électricité » servirait mieux les besoins du pays puisque le Recensement de la population ne pouvait plus recueillir suffisamment de données statistiques sur la production.
L’édition 1922-1923 de l’Annuaire du Canada présenta le tout premier compte rendu détaillé de statistiques sur l’état civil. Bien que la collecte des statistiques sur l’état civil relevât désormais des provinces, deux conférences nationales-provinciales eurent lieu en 1918 pour discuter des avantages d’un système national. En 1920, toutes les provinces faisaient régulièrement parvenir des statistiques sur l’état civil au Bureau fédéral de la statistique, sauf le Québec, qui commença à le faire en 1926. La collaboration nationale-provinciale eut également pour effet d’améliorer la communication des statistiques sur les cultures et le bétail, ce qui allait permettre en 1921 de produire, par l’entremise du Recensements de l’agriculture, des rapports statistiques annuels plus étoffés sur l’agriculture et sur l’horticulture.
Toujours à cette époque, de nombreux autres changements furent entrepris dans le but d’améliorer la coordination des statistiques : les statistiques sur le commerce extérieur, les transports et les communications furent transférés au Bureau fédéral de la statistique en 1917 et 1919 respectivement; une division de la statistique sur le commerce intérieur, créée en 1917, fut responsable d’aspects importants du commerce intérieur; l’organisation des statistiques sur la criminalité fut remaniée et prit plus d’importance. Les statistiques sur les finances publiques et sur « l’instruction publique » connurent leurs débuts et, en 1922 les statistiques officielles sur le travail et sur les prix furent produites conjointement par le ministère du Travail et le Bureau fédéral de la statistique.
Comme le mentionne R.H. Coats dans la préface de l’édition 1922-1923 de l’Annuaire du Canada, « l'Annuaire du Canada est, sans contredit, la plus importante des publications de la Section de la Statistique Générale. Cet ouvrage est une compilation des données officielles sur la physiographie, l'histoire, les institutions, la population, la production, l'industrie, le commerce, les transports, les finances, le travail, l'administration et tout ce qui constitue la vie sociale et économique de la Puissance, le tout traité sous un angle très ouvert et mettant en évidence les faits les plus saillants, lesquels se détachent sur un arrière-plan d'interprétations et de comparaisons, destinées à les faire ressortir ».
Sedley A. Cudmore, d’origine irlandaise, un professeur d’économie à l’Université de Toronto, fut nommé à la tête de la nouvelle Direction de l’éducation et de la statistique générale de même que chef et rédacteur de l’Annuaire du Canada en 1919.
Ernest H. Godfrey, le prédécesseur de S.A. Cudmore comme rédacteur de l’Annuaire, avait fait un excellent travail de revitalisation de l’ouvrage après que la popularité de celui-ci eut diminué sous la direction d’Archibald Blue au début du siècle. E.H. Godfrey avait développé un programme de statistiques sur les cultures en 1907 et avait œuvré au sein de la Commission de la Statistique de 1912 avec R.H. Coats. Ainsi, lorsque son mandat d’éditeur prit fin, il fut nommé chef de la Division de la statistique sur l’agriculture, poste qu’il occupa jusqu’à sa retraite en 1929.
En 1922, la population du Canada était estimée à 9 millions de personnes. On recensa 162 552 naissances, 68 175 décès et 47 690 mariages. Cette année-là, c’est la Saskatchewan qui remporta la palme du taux « d’accroissement naturel » le plus élevé, soit 20,2 naissances pour 1 000 personnes. Le cancer préoccupait de plus en plus les Canadiens, qui furent 5 092 à en mourir en 1922, comparativement à 4 826 en 1921.
En 1922, le Canada comptait 39 773 milles de voies ferrées pour les trains à vapeur, chemins de fer sur lesquels voyagèrent plus de 44 millions de passagers cette année-là. Cependant, la popularité des tramways électriques n’avait cessé de grandir depuis 1901 et, en 1922, leurs réseaux s’étiraient sur 1 724 milles et desservirent près de 740 millions de voyageurs. Les tramways électriques étaient « généralement exploités par des compagnies jouissant d'un monopole accordé par la ville ».
Mais la popularité du train diminuait. Selon l’Annuaire du Canada, « il est probable que la surélévation des tarifs de transport des voyageurs et des marchandises par les chemins de fer, est la principale cause de la stagnation relative de leurs opérations depuis quelques années mais il convient aussi de faire état de la concurrence qui leur est faite par l'automobilisme. De plus, une certaine partie des transports autrefois effectués par eau sont maintenant confiés à ces distributeurs plus modernes et plus rapides [les automobiles] ». En 1922, 513 821 véhicules automobiles étaient enregistrés au Canada, comparativement à 2 130 en 1907.
La valeur totale des produits de la pêche était en chute depuis 1918, année où elle avait atteint 60 millions de dollars. En 1921, elle n’était plus que de 35 millions de dollars et provenait surtout de la pêche au saumon (9 millions de dollars) et au homard (5 millions de dollars). « La baisse des cours et la démoralisation des marchés [internationaux], qui eurent leur répercussion sur les opérations de pêche, furent les principaux facteurs de ce déclin. »
En 1922, on fabriqua 135 millions de livres de fromage au Canada, comparativement à 162 millions en 1921. En 1922, malheureusement, le cours moyen d'une livre de fromage est tombé à 16 cents, au lieu de 17 cents en 1921.
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En 1923, la milice active canadienne permanente et temporaire comprenait 126 517 hommes, tandis que la Réserve navale canadienne était formée de 500 officiers et marins et que la Marine royale du Canada consistait « en 2 contre-torpilleurs et 4 mouilleurs de mines en service actif, plus le croiseur léger Aurora et les sous-marins CH-14 et CH-15 en réserve ». L’Aviation royale du Canada comptait 49 officiers et 262 hommes de tous rangs.
Au cours de la session de 1922, une loi dite « de la Défense nationale » consomma la fusion du Service Naval, de la Commission de l’Aviation et du ministère de la Milice et de la Défense, désormais réunis sous le nom de ministère de la Défense Nationale. Cette loi fut mise à effet par une proclamation du premier janvier 1923.