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Le 17 octobre 1945, Sedley A. Cudmore, Statisticien du Dominion depuis 1942 et ancien rédacteur en chef de l’Annuaire du Canada, meurt soudainement à l’âge de 66 ans. Herbert Marshall, économiste canadien faisant œuvre de pionnier, est nommé Statisticien du Dominion le lendemain de la mort de Sedley Cudmore.
Un des premiers accomplissements de Herbert Marshall comme Statisticien du Dominion est de renforcer le mandat du Bureau par le biais de la nouvelle Loi sur la statistique de 1948 et de moderniser les programmes et la gestion du Bureau.
Sous la direction de Marshall, le Bureau fédéral de la statistique accroît sa présence à l’échelon national. Alors que de nouveaux programmes gouvernementaux voient le jour et que s’allonge la liste de clients, on exige plus du Bureau fédéral de la statistique. Cinq bureaux régionaux — Halifax, Montréal, Toronto, Winnipeg et Vancouver — sont créés en 1945; un autre est établi à St. John’s (Terre-Neuve) en 1949, et deux autres, à Edmonton et à Ottawa-Hull, en 1952.
Les mesures prises par Marshall pour moderniser et développer les programmes statistiques du Bureau lui valent rapidement le titre de « tsar de la statistique » du Canada. En 1952, le siège social du Bureau fédéral de la statistique déménage au pré Tunney, dans un immeuble nouvellement construit qui porte aujourd’hui le nom d’immeuble Principal de Statistique Canada.
Après la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement met en œuvre de nouveaux programmes sociaux pour faire du Canada une « société de l’après-guerre prospère mais bienveillante ». Une nouvelle division chargée de la santé et du bien-être est créée au sein du Bureau. On tient des conférences pour s’assurer que les programmes statistiques en place répondent aux besoins en information du gouvernement et de la population. Ces conférences facilitent l’évaluation des retombées des mesures adoptées après la guerre et abordent des sujets tels que la statistique de l’état civil, la santé, la criminalité, l’agriculture, les finances et l’économie.
Après la guerre, le Canada doit surveiller de près son économie pour éviter que le pays ne sombre de nouveau dans une grande crise économique. En 1945, le Bureau fédéral de la statistique élabore des outils permettant d’examiner les Comptes nationaux des revenus et dépenses de même que le produit intérieur brut. Un autre instrument, l’indice du coût de la vie, est élargi et sera appelé « indice des prix à la consommation » en 1949. Ce nouvel indice est publié pour la première fois en 1952.
Le Canada a aussi besoin de rapports plus réguliers et plus actuels sur les caractéristiques de sa population et de sa main-d’œuvre pour « surveiller les effets des politiques et des programmes de reconversion et de reconstruction d’après-guerre ». Pour ce faire, le Bureau adopte alors l’échantillonnage, une procédure qui consiste à observer une partie représentative de la population plutôt que la population tout entière. L’Enquête sur la population active, une enquête canadienne trimestrielle menée pour la première fois en 1945, est la première à s’appuyer sur l’échantillonnage.
Ces activités du Bureau et bien d’autres sont présentées dans l’édition 1955 de l’Annuaire du Canada.
L’édition 1955 de l’Annuaire du Canada est produite par John F. McVea, rédacteur adjoint de l’ouvrage. L’Annuaire vise à « faire ressortir les relations mutuelles des divers secteurs de l’économie et à exposer dans un seul volume les grands éléments économiques et sociaux des progrès du Canada ».
Le nombre de publications du Bureau fédéral de la statistique s’accroît après 1945, à mesure que s’estompent la censure et les pénuries de ressources de temps de guerre. Un conseil consultatif des publications créé en 1948 a pour mandat d’examiner et d’éliminer les publications superflues, d’améliorer la présentation, les tableaux et les textes connexes, et de promouvoir « des normes uniformes de rédaction et de production dans l’ensemble du Bureau ».
Résultat : durant les années 1950, le ministère des Impressions et de la Papeterie publiques distribue les publications de tous les autres ministères fédéraux. Toutefois, le Bureau fédéral de la statistique estime qu’il est mieux placé que le Ministère pour distribuer ses propres publications. Exception faite de quelques publications, dont l’Annuaire du Canada, qui sont produites conjointement avec ce ministère, le Bureau assure la distribution de la grande majorité de ses propres rapports.
On dénombre au pays, en 1952, 402 527 naissances vivantes et 125 950 décès, comparativement à 380 101 et 125 454 respectivement l’année précédente. Le taux de natalité au Canada atteint un sommet de 19,2 naissances par 1 000 habitants en 1952. Historiquement, le Québec affichait presque toujours le taux de natalité le plus élevé au Canada, mais en 1952, il est devancé par Terre-Neuve et le Nouveau-Brunswick, qui enregistrent des taux de respectivement 33,6 et de 31,7 naissances par 1 000 habitants.
En 1954, la population du Canada est estimée à 15 195 000 personnes. On peut lire dans l’édition 1955 de l’Annuaire du Canada qu’au 30 juin 1954, le total d’immigrants arrivés depuis le 1er janvier 1946 était de 1 043 911.
Entre 1943 et 1952, le nombre d’appareils téléphoniques augmente de 1,6 million au pays. En 1953, le premier réseau hertzien à micro-ondes au Canada, s’étalant de Toronto à Montréal en passant par Ottawa, est mis en service et permet d’assurer un grand nombre de communications téléphoniques de même que la diffusion de nombreuses émissions de télévision simultanément. Par ailleurs, en juillet, on dénombre dans les foyers canadiens plus de 800 000 appareils de télévision, comparativement à 146 000 deux ans plus tôt.
La fin de la guerre marque la levée des restrictions sur la fabrication de voitures particulières ainsi que la fin du rationnement des pneus et de l’essence. En 1953, 3,4 millions de véhicules automobiles sont immatriculés au Canada, ce qui comprend « 2 513 754 voitures particulières et taxis, 867 773 camions et véhicules divers, 8 968 autobus et 40 177 motocyclettes ».
Les statistiques les plus frappantes de l’après-guerre sont celles des comptes nationaux. En 1953, le revenu national du Canada se chiffre à 19 millions de dollars; la dépense nationale brute et le produit intérieur brut s’élèvent tous deux à 24 millions de dollars. Les revenus des particuliers augmentent pour atteindre 18 millions en 1953, et les dépenses personnelles en biens et services de consommation — principalement les dépenses au titre de la nourriture, du logement, du transport, des soins personnels et médicaux ainsi que les dépenses entourant les décès — progressent elles aussi, passant de 14 millions de dollars en 1952 à 15 millions de dollars en 1953.
L’édition 1955 de l’Annuaire du Canada fait état des effets de la guerre froide au pays, malgré la fin de la Seconde Guerre mondiale. « Les effectifs des trois armes ont continué d’augmenter en fonction des objectifs et des engagements relatifs à la défense. Voici les effectifs en service au 20 juin 1954 : marine : 17 251; armée de terre : 49 851; armée de l’air : 46 856, soit au total : 113 958. Les effectifs des éléments de réserve des trois armes se chiffrent à 56 421. »