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En janvier, les Alliés firent trois efforts déterminés pour percer les lignes allemandes, en Alsace, en Champagne et à Souchez, au nord d'Arras. Les Français traversèrent l'Aisne près de Soissons et prirent pied sur la rive nord de cette rivière. Dans la nuit, une crue subite emporta la plupart de leurs ponts, isolant ainsi les troupes de la rive nord. Elles furent attaquées le 13 par des forces grandement supérieures et obligées de repasser l'Aisne après avoir subi des pertes très graves. Dans la matinée du 13 mars, l'armée britannique lança une offensive formidable à Neuve-Chapelle, à 10 milles à l'ouest de Lille. Les tranchées allemandes ayant été démolies par un feu d'artillerie bien dirigé furent ensuite enlevées par l'infanterie, sans beaucoup de difficulté. Les troupes assaillantes poussèrent leur avance jusqu'à la seconde ligne, où elles furent obligées de s'arrêter, à cause de leur désorganisation. Faute de munitions, l'artillerie ne put continuer son feu de barrage et les renforts attendus ne se montrèrent pas. Cependant, la position conquise fut conservée et les contre-attaques des Allemands repoussées avec pertes. On a dit justement que Neuve-Chapelle était une victoire « arrêtée à mi-chemin faute de support et de coordination ». Le 14 mars, les Allemands commencèrent un terrible bombardement des lignes britanniques à St-Éloi. Peu de temps après, ils explosèrent une immense mine qui emporta une partie des tranchées britanniques, puis ils prirent d'assaut l'emplacement de ces tranchées. Le lendemain une contre-attaque rendit aux Anglais la plus grande partie du terrain perdu. Le 17 avril, à la cote 60, à 3 milles au sud-est d'Ypres, les Anglais firent à leur tour exploser une mine, et prirent d'assaut les tranchées allemandes. Les cinq jours qui suivirent furent occupés par de furieux combats. Dans la soirée du 22, les Allemands produisirent un grand volume de gaz asphyxiants qu'un vent favorable emporta dans les tranchées françaises au nord d'Ypres. Les troupes africaines qui occupaient ce secteur, surprises et frappées de panique, lâchèrent pied, ce qui amena la destruction presque totale d'une division. Les Allemands se précipitèrent dans cette trouée et commencèrent à traverser le canal. En même temps, ils répétaient leur émission de gaz contre la troisième brigade d'infanterie canadienne, à la droite des Français. À cet endroit, la direction du vent n'était pas aussi propice; les Canadiens tinrent fermement leurs positions et repoussèrent cette attaque; renouvelée dans l'après-midi du lendemain contre la deuxième brigade canadienne, elle n'eut pas plus de succès. Ces attaques à l'aide des gaz se continuèrent, d'une façon intermittente, jusqu'au milieu de mai. En moins de deux semaines, les troupes alliées reçurent des masques à gaz et des respirateurs; les Allemands perdaient ainsi l'avantage temporaire qu'ils avaient acquis. Ils avaient contraint les Alliés à raccourcir leurs lignes autour d'Ypres, mais n'avaient pas réussi à prendre cette ville et avaient été rejetés au delà du canal.
Le mois d'avril fut également marqué par une tentative de la part des Français d'expulser les Allemands de la position qu'ils occupaient à l'ouest de la Meuse, à St-Mihiel. Ils firent quelques progrès sur les flancs du saillant allemand, mais échouèrent devant la position principale; leurs pertes furent lourdes. Pour soulager l'armée britannique et aider les opérations militaires des Russes, le général Foch commença une grande offensive au nord d'Arras, le 10 mai, sur un front de vingt milles. La première ligne des tranchées allemandes fut écrasée par une grêle terrible d'obus et aisément emportée. Mais les Allemands avaient préparé des lignes de défense parallèles et réussirent à s'y maintenir, nonobstant les attaques dont elles furent l'objet au cours des trois mois suivants. Les Anglais attaquèrent La Bassée et gagnèrent quelque terrain, mais l'opération échoua faute de munitions d'artillerie. Le 30 juillet, les Allemands reprirent quelques tranchées qu'ils avaient perdues près de Hooge, en faisant usage pour la première fois de projecteurs de flammes.
Le premier septembre les Alliés commencèrent un bombardement prolongé qui dura vingt-cinq jours, prélude d'une attaque sur un large front. Les Anglais attaquèrent près de La Bassée et pénétrèrent les lignes allemandes jusqu'à une profondeur de deux milles; à la droite des troupes britanniques, les Français gagnèrent également du terrain. En Champagne, l'armée française perça les lignes allemandes sur un front de 15 milles et s'empara d'environ 30,000 prisonniers, mais ne parvint pas à franchir la troisième ligne de défenses. Les Allemands firent revenir en toute hâte des troupes prélevées sur le front russe et se livrèrent, au cours des mois d'octobre et novembre, à plusieurs contre-attaques, qui leur furent très coûteuses et ne leur rendirent qu'une minime partie du terrain perdu. Pendant le reste de l'année, les opérations sur ce front n'eurent que peu d'importance.
Au commencement de l'année, Varsovie était encore le principal objectif des Allemands. Leurs attaques contre les positions russes en janvier et février, dans l'ouest de la Pologne, furent généralement infructueuses. Une nombreuse armée réunie en Prusse Orientale commença sa marche le 7 juillet et chassa les forces russes au delà du Niémen. En même temps une formidable offensive austro-allemande se déclanchait dans les Carpathes, dans le but de secourir Przemysl. Cette armée de secours fut battue dans une grande bataille, près de Halicz, le 11 mars; le 22 mars Przemysl se rendit et sa garnison de 120,000 hommes était prisonnière de guerre. La bataille se continua dans les Carpathes jusqu'au milieu d'avril, époque à laquelle les routes devinrent impraticables par suite des pluies continuelles. Plus tard, les Allemands reprirent l'offensive par une brillante attaque dirigée par le feld-maréchal von Mackensen. Le 2 mai, après une terrible préparation d'artillerie, les Allemands réussirent à pénétrer les positions russes à Gorlice et obligèrent leurs adversaires à se retirer sur la rivière San. Attaqués de nouveau dans cette position, les Russes furent contraints de se retirer, après une bataille qui dura deux jours, et Przemysl fut repris. Une autre bataille fut livrée pour la possession de Lemberg, dont les Autrichiens s'emparèrent le 22 juin. Au milieu de juillet une offensive gigantesque se déclancha tout le long du front oriental. Les Allemands forcèrent le passage de la Vistule et marchèrent sur Varsovie. Libau fut pris le premier août, Ivangorod tomba le 4 août et Varsovie fut occupé le 5. Les armées russes furent poursuivies avec une grande énergie, mais réussirent à effectuer leur retraite sans subir une défaite décisive. Les autres forteresses de leur frontière furent successivement prises ou évacuées, et le restant de leurs troupes se retira derrière la rivière Dvina, où elles se rallièrent et reçurent d'importants renforts. En septembre, elles reprirent l'offensive et obtinrent un succès considérable au sud des marais du Pripet. Pendant toute cette période, les Allemands purent concentrer de grandes masses de troupes sur presque tous les points du théâtre de la guerre, grâce à leur magnifique réseau de chemins de fer militaires. Par ce moyen, des armées entières furent transportées rapidement, soit d'un front à un autre soit d'une aile à l'aile opposée.
L'Italie déclara la guerre à l'Autriche le 23 mai 1915. Le lendemain les troupes italiennes envahirent le territoire autrichien tout le long de leur frontière commune.
Les villes de Trente et de Trieste étaient leurs principaux objectifs. La marine italienne se chargea du blocus des ports austro-hongrois. Les positions autrichiennes étant naturellement très fortes et leurs fortifications soigneusement préparées, la marche des Italiens fut lente, pénible et coûteuse. Le 25 juillet ils prirent pied sur le plateau du Carso, sur la route de Trieste, mais le feu écrasant de l'artillerie autrichienne les obligea bientôt de l'abandonner. Cette année se termina sans aucun autre grand mouvement de troupes. Les obstacles naturels que présentait ce pays montagneux étaient presque insurmontables; pour les franchir il fallait d'immenses travaux et toutes les ressources et l'habileté des ingénieurs. En maints endroits des batteries construites à une hauteur de neuf ou dix mille pieds au-dessus du niveau de la mer tiraient sur des buts au-dessus des nuages. Une grande provision d'eau était aussi nécessaire qu'une accumulation de munitions.
À la fin de septembre 1915, une puissante armée allemande, sous le commandement de von Mackensen, fut concentrée sur la frontière nord de la Serbie. Une semaine plus tard, les Bulgares entraient en guerre comme alliés des puissances centrales. Le 6 octobre les armées austro-allemandes traversèrent la frontière en grande force. Leur marche était très lente mais irrésistible. L'armée serbe dut se retirer partout devant l'envahisseur, qui bientôt occupa la totalité de ce malheureux pays. Au commencement de décembre, les débris de l'armée serbe cherchèrent leur salut dans les montagnes du Monténégro et de l'Albanie, où un grand nombre de soldats périrent de maladies et de privations. Des troupes françaises et britanniques avaient occupé le port grec de Salonique le 5 octobre et s'étaient avancées au nord, le long de la voie ferrée, jusqu'au sud de la Serbie où elles occupèrent une position retranchée, mais fort étendue. Elles y furent attaquées par les Bulgares le 6 décembre et obligées de se retirer à Salonique, après neuf jours de rudes combats.
Après avoir étroitement bloqué l'entrée de ce détroit pendant quelques mois, une puissante flotte anglo-française se prépara à une attaque navale en février 1915. Les défenses des côtes avaient été considérablement renforcées, et une armée nombreuse était rassemblée pour leur protection, sous la direction d'officiers allemands. Le bombardement commença le 19 février et se continua, avec quelques intervalles, jusqu'au soir du 2 mars. Plusieurs des forts avaient été réduits au silence et grandement endommagés. Le 20 mars l'attaque fut renouvelée. Trois cuirassés de l'escadre alliée furent coulés dans cette journée, soit par les mines, soit par le feu de l'artillerie. Ce fut un sérieux revers.
Une petite armée sous le commandement de Sir Ian Hamilton avait été organisée pour prendre ces défenses à revers; elle se composait d'un corps d'armée de troupes britanniques, d'un corps d'armée de troupes australiennes et néo-zélandaises et d'un corps d'armée de troupes françaises, le tout formant 120,000 hommes. Une armée turque beaucoup plus nombreuse, contenant un nombre considérable d'officiers et de soldats allemands, était réunie pour s'opposer à cette invasion. Le débarquement fut effectué le 25 avril, non sans de sérieuses pertes. Les effectifs débarqués prirent pied sur la péninsule, mais, nonobstant des efforts soutenus et répétés, ils ne purent s'emparer des hauteurs dominant leur position. On se résolut alors à une guerre de siège qui se continua, malgré des difficultés presque insurmontables, jusqu'à la fin de l'année; c'est alors qu'on décida de renoncer à cette entreprise et les troupes alliées se rembarquèrent après des mois d'efforts incroyables, durant lesquels elles avaient déployé un courage et une ténacité indomptables.
La garnison de troupes britanniques en Égypte avait été considérablement augmentée l'année précédente. Le canal de Suez fut fortifié et gardé par des postes nombreux. Une expédition turque partie de la Syrie fut repoussée dans la première semaine de février 1915; il en fut de même de plusieurs petites incursions subséquentes. En avril, les troupes anglo-hindoues de Mésopotamie furent renforcées par une seconde division et le général Sir John Nixon en prit le commandement. Les Turcs furent battus à Shaiba le 12 avril, puis à Nasiriyeh, sur l'Euphrate, environ quatre-vingt-dix milles en amont, le 24 juillet. Ils éprouvèrent une autre défaite à Kut-el-Amara, sur le Tigre, le 28 septembre, et furent vigoureusement pressés par une division britannique sous le général Townshend et chassés d'une position fortifiée qu'ils occupaient à Ctesiphon, à vingt milles de Bagdad, le 22 novembre. Mais la situation changea bientôt; les Turcs ayant reçu de nombreux renforts obligèrent Townshend à se retirer à Kut-el-Amara, où il fut entouré et assiégé.
Les Turcs envahirent le territoire russe, en Caucase, avec une armée formidable, mais ils furent battus. Un corps d'armée turc fut forcé de se rendre et deux autres mis en complète déroute. Les Russes gagnaient lentement du terrain en Arménie et en Perse.
La rébellion du Sud-Africain se termina le 3 février par la reddition du dernier chef rebelle. Les forces coloniales, sous le commandement du général Louis Botha, premier ministre de l'Union, envahirent l'Afrique allemande du sud-ouest. Le principal port de cette colonie était déjà occupé par un détachement de troupes britanniques. Deux divisions des forces coloniales marchèrent sur Windhock, la capitale, qu'elles occupèrent le 12 mai. Le gouverneur allemand se rendit le 9 juillet avec ce qui restait de ses troupes.
Au commencement de l'année, il ne restait que quatre croiseurs allemands tenant la mer. Au mois d'avril, deux de ceux-ci cherchèrent refuge dans les ports des États-Unis, où ils furent internés. Le Dresden, seul survivant de la bataille des îles Falkland, fut surpris et coulé par une petite escadre à Juan Fernandez, le 14 mars. On croit que le Karlsruhe a péri par accident. Le Kœnigsberg, bloqué dans la rivière Rufigi, dans l'Afrique orientale allemande, fut détruit par deux monitors britanniques, le 11 juillet. Le 24 janvier une escadre allemande, apparemment en route pour attaquer quelque port du Royaume-Uni, fut rencontrée par une escadre britannique de force supérieure, à environ 30 milles de la côte anglaise. Dans l'action qui suivit, le croiseur allemand Blucher fut coulé et les autres navires de l'escadre plus ou moins avariés. Le croiseur de bataille Lion et le contre-torpilleur Meteor, de l'escadre anglaise, furent temporairement désemparés, mais les pertes en hommes d'équipage furent légères. Le 4 février l'Amirauté allemande lançait une proclamation déclarant zone de guerre toutes les eaux entourant la Grande-Bretagne et l'Irlande, et annonçant que ses sous-marins couleraient tous les navires qui s'aventureraient dans ces parages après le 18 du même mois. Cette détermination causa la perte de nombreux navires et de milliers d'existences. Le 7 mai, le Lusitania, de la ligne Cunard, le plus grand navire britannique en service sur l'Atlantique, fut coulé par un sous-marin, et 1,153 personnes périrent. Ce barbare attentat souleva une réprobation générale, aussi bien dans tous les pays neutres que parmi les nations alliées. Toutefois la campagne sous-marine ne put interrompre le commerce des Îles Britanniques avec le reste du monde, ni empêcher le transport de troupes et de munitions aux différents théâtres de la guerre. D'autre part, les sous-marins britanniques réussirent à pénétrer dans la mer Baltique et la mer de Marmara, où ils coulèrent de nombreux vaisseaux ennemis. Le commerce des Alliés sur les hautes mers était protégé et celui de leurs ennemis complètement supprimé.
La première division canadienne avait été entraînée dans la plaine de Salisbury durant l'automne et l'hiver et était arrivée en France vers la fin de février 1915. Elles furent engagées à Ypres, Festubert, Givenchy et Neuve-Chapelle où elles se conduisirent très honorablement. Dans l'un de ses rapports, Sir John French dit qu'à Ypres, en avril 1915, elles « conservèrent leur position avec un magnifique déploiement de courage et de ténacité » et qu'elles « évitèrent un désastre qui aurait pu avoir les plus graves conséquences ». Une seconde division arriva en Angleterre au commencement de l'été et une troisième division fut organisée en novembre. Le 14 septembre, un corps canadien de deux divisions fut formé en France sous le commandement du lieut. général E. H. Alderson. On annonça officiellement que, jusqu'à la fin de l'année, les engagements volontaires avaient produit au Canada 212,690 recrues. Dans un message de nouvel an, publié le dernier jour de l'année, le premier ministre déclarait que la contribution militaire du Canada serait portée à 500,000 hommes. Les souscriptions à différentes œuvres de guerre s'augmentaient de nombreux millions de dollars. L'aide apportée par l'Australie était également importante, en hommes et en argent. Au commencement de novembre, il fut officiellement déclaré que 92,000 Australiens avaient été envoyés sur le théâtre de la guerre. À la même époque, la Nouvelle-Zélande avait 25,000 hommes sur le front et l'Union Sud-Africaine, outre les contingents considérables qu'elle avait fournis pour le sud, l'ouest, l'est et le centre de l'Afrique, avait de plus expédié 6,500 hommes pour servir en Europe. Outre les nombreuses recrues par elle données à la marine, la colonie de Terre-Neuve avait fourni 1,600 hommes pour l'armée de terre. Les colonies britanniques des Antilles avaient envoyé 2,000 hommes; les îles de Ceylan et de Fidji, elles aussi, avaient fourni de petits contingents.
Au début de l'année 1915, il devint apparent que les autorités allemandes étaient sérieusement alarmées par le resserrement du blocus britannique. Le gouvernement impérial prit le contrôle absolu des denrées alimentaires et de tous les équipements militaires, et fixa officiellement les prix des aliments. Tous les stocks de certains métaux furent réservés aux usages militaires. Avant la fin de l'année il était admis que la disette de nourriture faisait endurer de grandes souffrances à la classe la plus pauvre, à laquelle on ne pouvait distribuer, en quantités suffisantes, que du blé et des pommes de terre. Cette situation difficile avait été allégée dans une certaine mesure par l'occupation de la Belgique et des grands centres industriels du nord de la France et de la Pologne, avec leurs riches mines de charbon et de fer, leurs nombreux hauts fourneaux et leurs importantes filatures. De grands efforts furent accomplis pour tirer le meilleur parti possible de ces ressources. On a su plus tard qu'en plusieurs occasions les armées allemandes avaient été placées dans une situation critique par le manque de munitions d'artillerie, d'abord à la fin de l'automne de 1914, puis au cours de l'été de 1915.
Le but essentiel de la campagne contre la Serbie était d'établir des communications par terre avec la Turquie, pour essayer d'en obtenir quelques approvisionnements. L'importation de matières premières, de denrées alimentaires et de certains produits ouvrés, et l'exportation de ses propres produits industriels étaient la base et la source de la vie économique de l'Allemagne. Conséquemment, les terribles effets du blocus étaient ressentis plus fortement de jour en jour. L'Autriche-Hongrie décréta le 26 février une réquisition générale de tout le grain et de toute la farine et un système de distribution per capita fut inauguré dans les grandes villes le mois suivant. Les prix des aliments haussèrent énormément, entraînant en automne de grandes souffrances chez les classes ouvrières.
Le commerce de la France était sérieusement affecté par la guerre : ses exportations avaient diminué de moitié, tandis que ses importations avaient augmenté de dix pour cent. En juin on adopta des mesures rigoureuses pour accroître la fabrication des munitions. Les ouvriers des usines mobilisés furent, dans ce but, rendus à la vie civile. Au milieu de ce mois, 650,000 personnes étaient occupées à fabriquer des munitions.
Les importations de la Grande-Bretagne avaient considérablement augmenté, mais ses exportations avaient subi une réduction sensible. Un ministère des munitions fut créé en juin et on lança une grande campagne en vue d'augmenter la production des obus et des pièces d'artillerie. Une loi des munitions, qui plaçait les ouvriers des ateliers, manufactures et usines fabricant des munitions, sous une discipline presque aussi sévère que celle des militaires, fut promptement promulguée.
Une loi d'Enregistrement National fut passée en juillet; en novembre, le système de recrutement fut réorganisé et avant la fin de l'année le gouvernement se trouvait dans la nécessité d'adopter le principe de la conscription obligatoire.